Le mot du curé

Après la célébration du Mercredi des Cendres, nous allons entrer dans le temps du Carême. C'est une période qui est toujours difficile dans l'année liturgique parce qu'elle nous mobilise pour la conversion, pour changer notre vie habituelle. Et c'est cela qui nous met en crise, parce que personne n'aime découvrir ses imites, ses vices, ses péché"s.  Toutefois, sans toucher ce qui  est désagréable en nous-mêmes, sans désirer découvrir ce qui est blessant pour les autres et très souvent inaperçud pour nous-mêmes, notre conversion reste purement théorique, sans aucun impact sur notre vie de chaque jour. Pour cette raison, le Carême nous propose trois outils pour mieux nous connaître et trouver les causes réelles et avancer sur notre chemin de conversion : jeûne, aumône, prière. Cette triade est bien connue mais eu pratiquée en notre temps.

Le jeûne nous aide à dénoncer notre gourmandise de la nourriture (la plus simple manière de "soigner" nos tristesses et nos déceptions), du plaisir (une démesure bien cachée dans la "culture" de notre temps), des illusions (la télé allumer tout le temps pour créer l'illusion de la présence des autres ou bien celle de participer à la vie sociale), du confort (l'attitude qui se cache derrière une phrase bien connue : " Je mérite bien beaucoup plus de .."

L'aumône est un moyen irremplaçable pour dénoncer nos idolâtries. Elle nous aide à voir combien l'argent, la carrière, la réussite, la sécurité financière sont souvent plus importants que Dieu, la foi, la famille, la charité. Celui qui a expérimenté la grâce d'une aumône est certain que saint Paul ne se trompa pas quand il dit : "Car la racine de tous les maux, c'est l'amour de l'argent" (1Tm6,10). Une vraie aumône aide à aimer ses proches, à s'engager, à être patient, à être aimable.

Enfin, la prière. Elle est la plus difficile parmi les trois choses même si l'on pense le contraire. Si nous croyons que notre vie dépende entièrement de l'amour de Dieu (le jeûne), qu'elle soit libre de toute fausse domination (l'aumône), dites-moi pourquoi avons-nous du mal à parler avec le Seigneur (la prière quotidienne, la Messe), à rester en sa présence (l'adoration), à comprendre le monde et nous-mêmes (le méconteNtement, la critique et le jugement)? On ne peut pas être chrétien si on ne parle pas avec Dieu. C'est une illusion. La foi est une relation avec le Seigneur et aucune relation ne peut exister sans échange, sans communication directe.

Bref, le Carême vient nous aider à être heureux, être bien dans la réalité de notre vie. Il vient aussi pour nous aider à découvrir la richesse de notre baptême, des conséquences extraordinaires de la découverte que nous sommes enfants de Dieu. Il nous conduit vers la maturité de notre amour qui se manifeste dans la capacité de donner notre vie pour les autres. Le Carême n'est pas facile, mais une école qui serait "facile, simple et plaisante", ne donnerait par les moyens de grandir et mûrir. Aors, bon courage pour ce temps !

Père Matthias, curé